2019
Cairn
Hayne Leland et al., « Debt Maturity and the Leverage Ratcheting Effect », Finance, ID : 10670/1.yzfywm
Admati, Demarzo, Hellwig, et Pfleiderer (ADHP, 2018) font remarquer que les modèles statiques d’endettement optimal supposent que les entreprises n’ont aucune dette à l’origine. Dans ce cas, le levier qui maximise la valeur de l’entreprise maximise aussi la richesse des actionnaires initiaux. Toutefois, à l’aide d’un simple modèle à deux périodes avec une dette zérocoupon et un défaut possible seulement à l’échéance, ADHP prouvent deux résultats surprenants : (i) quand il existe une dette antérieure, il ne sera jamais dans l’intérêt des actionnaires de réduire le levier, peu importe le niveau plus ou moins élevé de l’endettement actuel ; (ii) il sera dans l’intérêt des actionnaires de procéder à des rondes séquentielles de financement par dette supplémentaire, et ce jusqu’à ce que l’avantage fiscal de la dette soit épuisé : il s’agit de l’effet d’engrenage de l’endettement (EEE). Une conclusion qui suit immédiatement est que les modèles (statiques) à une ronde d’émission optimale de dette sans dette préexistante génèrent de mauvaises prévisions au sujet du levier optimal de l’entreprise. Nous examinons cette affirmation dans le cadre d’un modèle de dette différent, avec un refinancement à un taux proportionnel m et une maturité moyenne de 1/ m, tel que présenté par Leland (1994a). Nous montrons que lorsque la maturité moyenne de la dette est nettement plus longue que 5 ans, un montant considérable de dette sera en effet émis par la suite, même si l’émission cesse bien avant que les avantages fiscaux soient épuisés. Avec une maturité moyenne de 5 ans, il y a très peu de dette supplémentaire émise selon différents calibrages raisonnables. Avec une maturité moyenne de 3 ans, il n’y a pas d’émission de dette supplémentaire et il peut même être optimal pour l’entreprise de racheter de la dette, en contradiction avec le EEE. Nous expliquons pourquoi notre modèle génère ces différents résultats.