Faux en peinture et en écriture dans “A Practical Heart” d’Allan Gurganus

Résumé En Fr

« The Practical Heart », novella de Gurganus dont l’action débute dans les années 1870 à Chicago, fait miroiter au lecteur un portrait de l’héroïne prétendument peint par John Singer Sargent. Ce tableau, au cœur d’un récit construit sur un réseau complexe de tromperies en tout genre de la part du narrateur homodiégétique, petit-neveu de l’héroïne, se fait de plus en plus insaisissable pour le lecteur, qui se voit entraîné dans un véritable jeu de dupes. Iconotexte jouant constamment sur le vrai et le faux et proposant une réflexion sur l’inévitable béance de la représentation, la novella affirme dans le même temps l’énergie créatrice de la falsification, cette « puissance du faux » évoquée par Deleuze dans L’Image-temps. L’invention débordante et la jubilation du faux s’avèrent ce qui fait battre le cœur de ce texte.

« The Practical Heart », a Gurganus novella whose action starts in Chicago in the 1870s, teases its reader with an elusive portrait of the heroine pretendedly painted by John Singer Sargent. This painting, the focus of a narrative built on a complex network of deceptions on the part of the homodiegetic narrator, the heroine’s grand-nephew, becomes more and more ungraspable for the reader, who finds himself caught into a fool’s game. An iconotext constantly playing on truth and falsehood and inviting a reflection on the gaping hole seminal to representation, the novella also asserts the creative energy of falsification, this power of falsehood underlined by Gilles Deleuze in L’Image-temps. Overvivid imagination and jubilant mystification prove the true heartbeat of the text.