2003
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André Thévenin, « L’Épipaléolithique et le Mésolithique de la France dans leur phase d’apparition et de développement initial », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.z04oz6
Les pointes à dos courbe (pointes « aziliennes » ou Federmesser suivant le gradient géographique sud-nord) apparaissent très tôt, avant 13 000 BP, à l’abri Cornille, à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Cette datation découle de la présence, dans la faune chassée, de l’antilope saïga, qui disparaît à cette date avec le mammouth, le rhinocéros laineux et le bœuf musqué. Durant la première moitié du Bölling, alors que le renne est toujours présent, mais en voie de retrait vers le nord, l’usage de traits armés de pointes à dos courbe se généralise, aux dépens des sagaies magdaléniennes, bordées latéralement de lamelles à dos, lancées au propulseur. À partir de la deuxième moitié du Bölling et à l’Alleröd, les pointes à dos courbe sont les seules armatures utilisées. Au début du Dryas III, les pointes à dos courbe sont encore bien en usage, tout en diminuant de taille. De nouveaux types de pointes apparaissent dans le Sud-Ouest et dans le Bassin parisien : pointes de Malaurie (pointes à dos à base tronquée du Laborien), puis longues pointes à dos rectiligne (pointes des Blanchères et de l’Épilaborien). Dans l’Est de la France, à l’abri de Rochedane en particulier, dans le niveau A4, ce sont de petites pointes épaisses à dos rectiligne, qui arment les traits de chasse. En domaine méditerranéen, le microlithisme prend corps, tout d’abord en bordure maritime. L’intérieur des terres est rapidement touché par le phénomène : le milieu pré-pyrénéen, en Catalogne, à la grotte du Parco, le milieu pyrénéen montagneux, en Andorre, à la Balma Margineda, de même que les massifs sub-alpins, à l’abri de la Fru, à Saint-Christophe-la-Grotte, en Savoie.