C'est pas moi qui l'ai fait ! : L'autoportrait en regard de la psychanalyse

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2008

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Psychanalyse

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Jean-Paul Rathier, « C'est pas moi qui l'ai fait ! : L'autoportrait en regard de la psychanalyse », Psychanalyse, ID : 10670/1.z0e8li


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C’est pas moi qui l’ai fait ! L’autoportrait en regard de la psychanalyse. Le genre autobiographique m’ennuie. Quant à l’autofiction – gadget éditorial de plus en plus prisé et primé par les médias –, j’y suis allergique, définitivement. Loin de ces boursouflures d’un narcissisme pathologique, je préfère fréquenter les oeuvres d’artistes et d’écrivains qui, dans l’expérience de l’autoportrait, se risquent à dire ou à montrer ce « peu de soi » auquel les réduit, comme par nécessité, leur acte de création. Ainsi la parole solitaire de Beckett qui dans Mal vu mal dit en vient à s’exclamer : « Moindre. Ah le beau seul mot », « moindre minimement. Pas plus 1 ». Un art du suspens, du retrait et de l’ascèse, qui n’est pas sans rapport avec l’invention du sujet dans la cure analytique, quand un dire enfin désencombré des historiettes autobiographiques, qui jusque-là faisaient écran, parvient à se faire entendre dans ce « murmure à peine » où transite un presque rien délogé de son écrin de silence.

I Am Not the One Who Did It! The Self-Portrait in Regard to Psychoanalysis. Autobiographies bore me. As for “self-fiction,” a publishing gadget that is more and more esteemed and rewarded by the media, I am irremediably allergic to it. Far from these puffs of pathological narcissism, I prefer the work of artists and writers who, in the experience of the self-portrait, take the risk of saying or showing the “bit of self” to which their act of creation reduces them, as if by necessity. Thus, in Beckett’s solitary speech, which in Ill Seen Ill Said, exclaims, “Less. Oh, the beautiful single word,” “less minimally. No more.” This is an art of suspension, of withdrawal and of ascesis, which is not unrelated to the invention of the subject in the analytic treatment. In it, the subject, finally disencumbered of all the little autobiographical stories, which have served as a screen until now, succeeds in making himself heard, in what is hardly a murmur, in which what passes through is something that is almost nothing, and which has been dislodged from its silence.

¡No soy quien lo ha hecho! el portarretrato a la mirada del psicoanálisis. El género autobiográfico me aburre. En cuanto a la auto-ficción- gadget editorial cada vez más influenciado y priorizado por los media-, soy alérgico, definitivamente. Lejos de esos grandilocuentes de un narcisismo patológico, prefiero frecuentar las obras de artistas y escritores que gracias a la experiencia del portarretrato se arriesgan a decir o a mostrar « ese poco de si mismos » al cual el acto de creación los reduce como por necesidad. Asi, la palabra solitaria de Beckett quien en “Mal vu mal dit” (Mal visto mal dicho) llega a exclamarse: « Mínimo. Ah la única bella palabra », « mínimo minimamente. No más. » Un arte del suspenso, del retrato y del ascetismo, no sin relación con la invención del sujeto en la cura analítica, a ese momento en donde un decir desembarazado de toda historieta autobiográfica, hasta el momento haciendo pantalla, logra hacerse escuchar en ese « murmullo en el que apenas »transita un casi nada desalojado de su estuche de silencio.

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