2020
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Élisa Leveneur, « Archéologie d'une création de mode », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.z1e6o6
Les tendances sont des phénomènes flous, souvent qualifiés de superflues et inventées de toutes pièces pour pousser à la consommation. Leur manque de considération est incontestable. Elles sont, de ce fait, difficilement considérées comme un sujet de recherche pertinent et profond. Pourtant, il s’agit de se plonger dans les mécanismes vastes et complexes de l’apparition et de la diffusion des tendances.Originellement nées d’un besoin de liberté et d’émancipation et utilisées pour se différencier, les tendances sont aujourd’hui considérées comme uniformisantes. Afin de cerner d’où vient ce changement de relation, l’archéologie d’une création consiste à remonter la chaîne du processus créatif en allant à l’apparition même des tendances pour en questionner l’impact sur le processus de création. Les tendances sont-elles un objet de formatage créatif ? Dans l’ombre de l’industrie, les bureaux de tendances ou bureaux de style sont méconnus par la plupart des individus, pourtant ils sont les moteurs de la création des tendances. Qualifiée de manipulationniste , l’hypothèse selon laquelle ces agences nous contraignent à suivre des tendances superficielles est le point de commencement de cette recherche. Les bureaux de style sont-ils à l’origine de cette évolution terminologique ? Afin d’interroger ce formatage, l’analyse du cahier de tendances, activité principale de ces bureaux, servant à communiquer et à présenter les prochaines tendances aux industriels, est indispensable. L’enjeu de cette recherche est de démystifier et de rendre visible l’origine des tendances afin de questionner l’influence qu’elles ont sur le processus créatif et de démontrer la complexité qui se cache derrière ces phénomènes trop facilement considérés comme futiles.