« Pas de crise, soyez coopérative ! » : les conditions de prise en compte de la parole des patient·e·s dans une unité psychiatrique

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2023

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Sébastien Saetta et al., « « Pas de crise, soyez coopérative ! » : les conditions de prise en compte de la parole des patient·e·s dans une unité psychiatrique », Sciences sociales et santé, ID : 10670/1.z1gw3v


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La valorisation de la parole des patient·e·s dans le système de santé soulève en psychiatrie des enjeux spécifiques, pour partie liés au statut particulier qu’y occupe cette parole. Cette exigence entre en tension avec les transformations de l’hôpital et de la psychiatrie confrontés à des difficultés majeures de recrutement et à des pressions gestionnaires. Notre article vise à éclairer les conditions concrètes de réception de la parole des patient·e·s dans le quotidien d’une unité d’hospitalisation en psychiatrie. Notre enquête, basée sur des observations et des entretiens, montre que la vie au sein de l’unité est rythmée par de nombreuses sollicitations de la part des patient·e·s. Elles produisent un « bruit de fond » qui ne les rend pas toujours audibles. Des espaces dédiés d’échanges entre professionnel∙le∙s et patient·e·s, notamment la réunion soignant·e·s-soigné·e·s, permettent de faire émerger les critiques de patient·e·s à l’égard de la disponibilité de l’équipe professionnelle. Cette critique donne lieu à des débats parfois houleux, mais qui invitent les professionnel·le·s à une réflexivité sur leurs pratiques et l’organisation du travail en psychiatrie. Ainsi, la dimension relationnelle du travail psychiatrique est discutée par les soignant·e·s, à la fois comme le cœur de leur mandat et comme un révélateur des apories de son exercice.

Attempts to (re)enhance the value of the expression linked to the emergence of a « contemporary patient » in the health system raise specific issues in psychiatry, partly linked to the particular status that this word occupies and to the plurality of ways of framing patients. Moreover, this requirement may come into tension with current developments in hospitals and psychiatry, which are faced with major recruitment difficulties and management pressures. Our article aims to shed light on the concrete conditions of reception of patients’ speech in the daily life of a psychiatric hospital unit. The survey on which it is based, based on observations and interviews, shows that life in the unit is punctuated by numerous requests from patients, producing a “background noise” that does not always make them audible. Dedicated spaces for exchanges between professionals and patients, in particular the caregiver-patient meeting, allow for the emergence of criticism from the patients concerning the availability of the professional team. This criticism gives rise to debates that are sometimes heated, but which also produce a critical reflexivity on the part of professionals about their practices and the organisation of work in psychiatry. The relational dimension of psychiatric work is discussed by the caregivers, both as the heart of their mandate and as a revelation of the aporias of its exercise.

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