2019
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Claire Riffard, « Dire par écrit : Esther Nirina au carrefour des langages », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.z2lc6x
Quelque temps avant son décès, Esther Nirina confiait pour publication à l'éditeur réunionnais Jean François Reverzy (Grand Océan) un ensemble de poèmes bilingues intitulé Mivolana an-tsoratra / Le dire par écrit / Dire par écrit 1. Ce geste fort, de la part d'une poétesse qui n'avait jusque-là publié qu'en français, a sans doute été favorisé par les relations de confiance déjà tissées depuis plusieurs années entre Jean François Reverzy et Esther Nirina autour de la publication de ses précédents opus-jusqu'à Rien que lune regroupant l'ensemble de sa production poétique de l'époque. Avec Mivolana an-tsoratra (2004), Esther Nirina propose, comme le souligne son éditeur, « une double écriture, une double langue et une double traduction » : la sienne et celle d'une traductrice qu'elle a choisie, Bao Ralambomanana. Dans son avant-propos, Reverzy inscrit immédiatement cette proposition dans une des voies explorées par l'histoire éditoriale de Madagascar : la publication de recueils poétiques bilingues. Selon lui, il n'y aurait que deux précédents dans la littérature malgache : Jean-Joseph Rabearivelo avec Traduit de la nuit / Nadika tamin'ny alina et Élie Rajaonarison avec Ranitra. Il faut nuancer cette présentation et rappeler la singularité de chaque entreprise, pour mieux faire ressortir celle d'Esther Nirina.