Préposition à éclipses

Résumé Fr En

Les prépositions dites « faibles », à, de, en, ne peuvent pas se trouver devant QUE en français (il en va de même en anglais). Il importe peu que le QUE en question soit analysé comme une conjonction ou comme un pronom relatif. Deux solutions sont possibles en français : une solution « pauvre » qui consiste à supprimer la préposition, comme dans J’ai besoin qu’il vienne, où l’on devrait avoir une préposition DE, comme dans J’ai besoin de cela, et qu’on analysera donc avec un DE sous-jacent, J’ai besoin Ø qu’il vienne. Une solution « riche » qui consiste à ajouter un CE servant d’appui, Je m’attends à ce qu’il vienne. Dans les tournures clivées, la suite préposition + QUE n’est pas davantage possible * c’est à sa mère à QUE je pense. La solution « pauvre » consiste à enlever la préposition, c’est à sa mère Ø que je pense. La solution « riche » consiste à choisir, lorsque c’est possible, un pronom relatif QUI ou LEQUEL, plus solide que QUE, c’est à sa mère à qui je pense, c’est à sa mère à laquelle je pense. Dans les deux cas, la répartition entre les deux solutions ne semble pas prévisible par des règles strictes. Cette répartition varie selon les usages et il ne semble pas qu’on puisse voir une évolution diachronique de l’une à l’autre des deux solutions.

In French as in English, « weak prepositions » à, de, en, cannot precede a QUE, whether it be a conjunction or a relative pronoun. When a verbal predicate requires a prepositional phrase for its complement, and the complement comes under a QUE + sentence form, DE + QUE would be ungrammatical, * J’ai besoin de qu’il vienne, * je m’attends à qu’il vienne. Two grammatical solutions can be used, a « poor one  », zeroing the preposition, J’ai besoin Ø qu’il vienne, je m’attends Ø qu’il vienne, and a « rich one », adding a demonstrative CE between the preposition and QUE, Je m’attends à ce qu’il vienne. For cleft sentences, where the same ungrammaticality could occur, * c’est à sa mère à que je pense, the « poor solution » consists in zeroing the preposition, * c’est à sa mère Ø que je pense, or in using a strong relative pronoun, QUI or LEQUEL, c’est à sa mère à qui je pense, c’est à sa mère à laquelle je pense. Both solutions, in both cases, cannot be predicted by regular rules. The choice depends on variable usages and no diachronic ordering can be stated.

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