Ça dit quoi ?

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1 septembre 2023

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Dorian Reunkrilerk, « Ça dit quoi ? », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.z7sj61


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Résumé Fr

Le corps, et sa vocalité, sont des médiums de représentation situés qui donnent une matérialité aux langues. La vocalité traverse notamment les pratiques créatives par ses propriétés expressives, graphiques, structurelles ou poétiques et entre pleinement dans le processus de création de certain·e·s designeur·euse·s (☀), artistes (✬) et/ou chercheur·e·s (❀) = (☀✬❀). Mais dans les pratiques académiques, la voix est considérée comme un substrat immatériel, trahissant dans ses intonations et expressions informelles, les conditions socio-économiques qui lui donne corps. Alors qu’il est possible par mimétisme de tromper habilement un.e lecteur.trice par l’écriture académique, la voix résiste avec ces mots qui roulent sur la langue et ces accents toniques maladroit, renvoyant invariablement la personne à sa banlieue (littéralement lieu du bannissement). S’il est assez commun que les ☀✬❀ s’emparent de ce médium, généralement en se détachant des normes (textes académiques), en quoi ces formes peuvent-elles valoir comme recherche ? Peut-on dépasser les cadres de l’écriture académique qui construisent une matière textuelle isolée et tout de même s’entendre sur des expressions, des tons, des formulations, des registres mixtes ? L'écriture est aussi un reflet des rapports de pouvoir, des enjeux sociétaux, géographiques et politiques. Dès lors, dans quelle mesure la voix pourrait être le médium principal ou un des outils dans le processus de production de la recherche., Elle intervient par des formes multiples : tons, vibrations, souffle, langage, accent, registre discursif... Autrement dit, se sentir légitime à écrire, procèdent déjà, dans de nombreux cas, d’un tri sociologique. Dans quelle mesure, le corps, par l’intermédiaire de la voix, peut-il s’opposer à cette légitimité ? légitimité, La voix peut-elle trahir, ces moments où le langage renvoie celleux à leurs conditions d’existence dans ces milieux académiques où l’homogénéité génère du semblable ? Comment la voix peut accompagner ou non l’apprentissage de cette grammaire académique ? Surtout en design et en art ? Celleux qui se permettent d'écrire et de proposer un écrit ont souvent un bagage culturel et/ou intellectuel légitimé. Sans oublier que l’écriture est elle-même un outil de légitimation qui peut prendre des formes différentes selon les milieux auxquels il s’adresse. C’est un point sur lequel il semble important de s’arrêter à travers les pages de ce numéro. Cet essai souhaite aborder ce sujet sous la forme d’une discussion entre une ✬❀ et un ☀❀. Explorant les différents registres de textualité et de vocalité, cet échange aura pour but de mettre en tension le rôle et la légitimité de la voix dans les situations de communication en milieu académique : pourquoi faudrait-il passer par des standards de langage spécifique ? En quoi ces standards influencent eux-mêmes les technographies de l’écriture en recherche ? Cette performance voix/texte, dont la retranscription prendra la forme d’essai visuel, aura également pour but de montrer les tonalités de la voix, les ondes, les basses, afin de les comparer visuellement pour traduire le caractère situé de tout acte de langage. Un collage des différentes modalités du dialogue sera ainsi proposé : échange mail, note vocal, meme, short, notes, dessins.

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