Ou comment une bergère devient artiste-peintre

Résumé 0

L’enquêtrice avait rencontré précédemment la dame interviewée, elle lui demande comment, du métier de bergère, elle est devenue artiste peintre vers 35-40 ans. Celle-ci explique qu’elle voyait souvent Monsieur Jean-Claude Sardou, le peintre et que cela lui avait ravivé son goût de la peinture. Elle commença par s’entraîner à la gouache sur des cahiers à dessin, puis sur toile avec de la peinture à l’huile. Son mari intervient et raconte que c’est en vendant quelques peintures dans une exposition à Manosque qu’elle a pu acheter ses premières toiles. La fille de l'informatrice, aussi présente, se souvient que sa mère faisait des compositions associant des collages papier à la peinture à l’eau. Le mari précise que même les lettres qu’il recevait de sa femme étaient ornées des fleurs peintes. L’enquêtrice demande ce qu’elle avait fait à l’école : l’informatrice se souvient alors des kilomètres à parcourir pour s’y rendre, de la couture qu’on lui apprenait, des travaux manuels. Elle se souvient des moutons qu’elle gardait, les jeudis, les vacances et même le dimanche et du plaisir qu’elle avait à dessiner avec des crayons couleurs. L'impossibilité qu’elle avait à transporter ou peindre sur toile en gardant les brebis lui donna l’idée de croquer des dessins au crayon, elle ajouter quelques touches de couleur au crayon et peignait ensuite les tableaux à la maison. En allant régulièrement porter des courses chez la femme du peintre (J-C Sardou) elle regardait ses tableaux. Elle décrit les peintures du peintre, et explique comment elle s’est mise à peindre, surtout par lassitude des travaux paysans. Elle commença par peindre les paysages autour d’elle ; s’ensuit une conversation entre les trois informateurs sur les lieux peints : pigeonniers, bergerie (en 1966-67), chapelle, arbres et la façon de les représenter. Puis l’informatrice exprime sa manière de voir le sujet avant de le peindre. Elle parle aussi des travaux des champs, des animaux dont il fallait s’occuper. Elle revient ensuite sur les différentes méthodes qu’elle utilisaient pour peindre : fusains, crayon, aquarelles, peinture à l’eau ou à l’huile, et les sujets qui sortaient de l’ordinaire. Elle aimait peindre, tout en gardant les moutons, des souches, des morceaux d’arbres coupés, ou des écorces qu’elle récupérait après le passage des bûcherons (qui faisaient du charbon), et quelquefois des pierres qui avaient des formes curieuses ou “drôles” et dont Pierre Martel lui avaient appris les noms. Elle les appelle ses “découvertes ou vieux bois”, ses “merveilles” et tout apparaît à ses yeux imagination, amusement, drôlerie, et fantastique. Elle décrit aussi, en détail, le déroulement d’une de ses journées de travail et explique à l’enquêtrice ce qu’elle a vu dans sa peinture et ses choix de peinture. Elle revient ensuite sur le gardiennage des brebis et la façon de les reconnaître, marquées à la poix à base de résine. Elle parle de couture et des différentes réalisations qu’elle avaient faites avant son mariage et de la répartition des tâches établie avec sa belle mère, une fois mariée. Elle revient ensuite sur son parcours scolaire et explique qu’elle avait cessé l’école religieuse où elle se sentait trop “vissée” et s’était rendu à l’école de la Rochegiron pour y passer son certificat d’études.