10 mars 2010
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Agathe Mayeres, « Massignon and Zionism », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, ID : 10670/1.zaplru
En 1916, Louis Massignon participe aux négociations franco-britanniques qui envisagent, dans la perspective de la capitulation probable des empires centraux, le futur partage de l’Empire ottoman. Dans ce contexte, Massignon cherche à se situer face la question sioniste qui, pour lui, est avant tout un problème de politique orientale.Sous l’influence de Aaron Aaronsohn, l’islamologue éprouve d’abord pour les pionniers d’Eretz Israel, au regard de leurs réalisations agricoles, une sympathie enthousiaste qui lui fait souhaiter la réussite de l’établissement du Foyer national juif en Palestine. Son engagement l’incite notamment à rédiger, conjointement avec Maritain, un « rapport sur le sionisme », adressé à Pie XI en 1925, dans le but d’obtenir du Saint-Siège un soutien pour les Juifs convertis au catholicisme qui souhaiteraient participer à l’œuvre commune de la résurrection d’Israël. Cependant, les procédés « colonisateurs » et l’athéisme affiché de nombreux dirigeants sionistes, allant à l’encontre des convictions religieuses des Arabes autochtones chrétiens et musulmans, provoquent peu à peu chez Massignon un revirement total qui lui dicte à l’égard des Juifs des « propos excessifs ». Massignon considère qu’en Terre Sainte, il est impossible de séparer le temporel du spirituel et que les faits doivent être lus à la lumière des événements de l’histoire religieuse qui s’y sont déroulés depuis Abraham, « premier héros de l’hospitalité ».La prise de conscience de la pureté de Marie lui paraît la condition nécessaire à une reconnaissance juive dans l’esprit du Patriarche, bien plus, un préalable à toute paix. Massignon voit dans l’Immaculée Conception le « signe marial » de ralliement des diverses confessions de la famille abrahamique.