Vermine

Résumé Fr

Au fil d’un parcours de la Renaissance au XXe siècle, cet article prête attention aux paradoxes qui régissent les représentations des parasites externes hématophages : minuscules, difficilement observables à l’œil nu, puces, poux, punaises sont toutefois dotés d’un pouvoir de nuisance redoutable. Ils peuvent éveiller le rire mais aussi l’angoisse dès qu’ils sont identifiés comme vecteurs de maladie. Du roman picaresque à la littérature de guerre, des satires aux récits d’enfance, les évocations littéraires de la vermine témoignent de l’intensité des émotions qu’éveille le grouillement d’insectes dont la présence se révèle par les morsures qu’ils infligent en franchissant la frontière de la peau. Face à la vitalité de ces prédateurs redoutables, qui peuvent devenir le support imagé de toute inquiétante altérité, l’imaginaire pallie l’insuffisance de l’observation. La description et les angoisses de contamination ou de dévoration se mêlent.