La Fontaine paresseux ? Formes et fonctions d’un lieu commun du discours critique (xviie-xixe siècle)

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On le reconnaît volontiers, celui que la vulgate critique a baptisé du surnom condescendant de « Bonhomme » aurait été un paresseux. Voilà la légende tenace qui enveloppe la vie et l’œuvre de La Fontaine. Cette image sculptée par ses contemporains avant la publication de son œuvre et assumée par le poète dans ses vers, les biographes et les critiques la reprennent volontiers pour la présenter comme une clef de compréhension de l’homme et de l’écrivain. La présente contribution prend pour objet d’étude les discours critiques formulés et diffusés au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles en vue de dégager les enjeux d’un lieu commun de la critique lafontainienne autour duquel s’articulent le récit d’une vie et la lecture d’une œuvre.

La Fontaine is often described as lazy. This legend informs both his life and his work. La Fontaine’s laziness was shaped by his contemporaries before he even started publishing, his poetic self-took it on, and his biographers and literary critics used it to better understand the man and his poetry. This article focuses on 17th to 19th centuries’ critical discourses in order to bring to light the issues raised by this commonplace.