11 janvier 2024
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Patrice Ballester, « Mœbius, un imaginaire écologique ? Des Maîtres du temps au Monde d'Edena, en passant par Nausicaä de la Vallée du Vent 風の谷のナウシカ de Hayao Miyazaki », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.zeqxwr
Analyse de l’influence des bandes dessinées sur la société et son impact environnemental dans les années 60-70. La bande-dessinée, phénomène culturel majeur de l’histoire immédiate est utilisée par les chercheurs comme une source permettant de mieux comprendre les sociétés contemporaines. Parmi les multiples traits qui caractérisent ce genre littéraire, on retiendra qu’il a la capacité de toucher de fortes diversités de publics en termes générationnels comme sociaux. Ainsi donc, tant par le dessin, les scénarii, que par les courts textes des bulles ou les récits, etc. les auteurs captent des publics différents, et en même temps véhiculent, directement ou plus indirectement, des messages à plusieurs niveaux. Compte tenu de la forte durabilité de certains albums dans le temps, de leur large diffusion dans le public, ces messages ont une portée difficile à évaluer, mais bien réelle. C’est en ce sens que les auteurs ayant contribué à ce volume ont essayé de comprendre à travers quelques BD francophones des années 1960-70, comment la question environnementale était traitée. Il s’est agi de voir si la BD, comme vecteur culturel, a pu être une courroie de transmission d’une quelconque pensée susceptible de réveiller les consciences politiques autour des questions liées à l’environnement. Mœbius/Jean Giraud est un artiste devenu une référence mondiale, un modèle et une source d’inspiration pour tous les artistes contemporains, un écologiste parle paysage et la pensée souveraine, souvent inédite, parfois ésotérique. Jean Giraud,autrement dit Mœbius ou bien Gir, est un dessinateur majeur de la bande dessinée àl’échelle mondiale entre la fin du xxe et début du xxie siècle. Artiste, dessinateur de BD et de décors de films, mais aussi scénariste et auteur d’affiche publicitaire, il représente la convergence de nombreux talents. Mœbius a-t-il façonné une partiede son œuvre à travers un imaginaire écologiste ? L’écologie et les principes d’undéveloppement plus durable se retrouvent-ils dans son œuvre ? Les années 1970 et 1980 ont-elles influencé durablement la vision et l’œuvre et d’un imaginaire inconscient selon Jean Giraud? À partir d’une méthodologie prenant en compte une variété d’interviews de l’artiste des années 1970 aux années 2000, mais aussile retour sur les archives de la fondation Mœbius avec l’aimable participation à unquestionnaire d’Isabelle Giraud et enfin le recueil de multiples albums, nous amplifions nos propos pour aboutir à des résultats montrant une forte correspondance entre la vie foisonnante du dessinateur et ses retranscriptions dans ses œuvres. D’ailleurs, lorsque l’auteur est interrogé sur la dimension personnelle de son œuvre, il répond que son inspiration est directement reliée à ses propres expériences et questionnements: la nutrition, l’écologie, l’environnement, laréparation, la transformation, le rêve ou la spiritualité. À travers des éléments personnels de la vie du dessinateur, de ses influences et des changements de procédés scénaristiques et graphiques, nous entrevoyons le décryptage de l’œuvre la plus personnelle de l’artiste avec Le Monde d’Edena, une réflexion poétique, ésotérique et écologique, pour clôturer nos propos sur l’influence de Mœbius auprès d’Hayao Miyazaki avec les nombreuses correspondances sur le plan formel et scénaristique entre les œuvres cinématographiques d’animation que sont LesMaîtres du Temps de René Laloux et Mœbius (1982) ainsi que Arzach (1976) d’un côté, et Nausicaä de la Vallée du Vent [風の谷のナウシカ] (1984) de l’autre.