2023
Cairn
Maud Lemarié et al., « Activation du récepteur des lymphocytes B : mécanismes moléculaires et cibles thérapeutiques », Hématologie, ID : 10670/1.zf46xv
Le récepteur des lymphocytes B (LB) ou B cell receptor (BCR), est un récepteur membranaire spécifique des LB impliqué dans la sélection, l’activation, la maturation, la survie et la prolifération de ces cellules. Son activation fait intervenir un grand nombre de protéines ce qui déclenche un ensemble de voies de signalisation qui, si elles deviennent constitutives, notamment via des mutations, peuvent être à l’origine et/ou être clés dans de nombreux cancers B. Le BCR s’associe à différents corécepteurs comme le CD19, le CD20 ou le CD22, régulant ainsi positivement ou négativement les cascades de signalisation induites par son activation. Il s’agit des mitogen-activated protein kinases (MAPK), du facteur nucléaire κB (NF- κB), du facteur nucléaire des cellules T activées (NF-AT) et de la protéine kinase B (AKT) ; leur activation est particulièrement dépendante des protéines liées au BCR comme la tyrosine kinase de Bruton (BTK) ou encore la phospho-inositide 3-kinase (PI3K). Le ciblage de ces protéines par des inhibiteurs, comme l’ibrutinib ou l’idélasib, a permis de révolutionner la prise en charge de certains cancers B pour lesquels l’hyperactivation constitutive du BCR ne pouvait, jusque-là, être efficacement atténuée. De nombreuses recherches, à la fois fondamentales et cliniques, sont en cours afin d’identifier d’autres thérapeutiques pouvant cibler de manière spécifique (i) les différentes voies de signalisation citées ci-avant, (ii) les protéines directement liées au BCR, ou encore (iii) les corécepteurs associés à celui-ci. Cette revue présente l’ensemble des thérapeutiques existantes à ce jour, les traitements novateurs actuellement en essai clinique et les traitements innovants proposés par la recherche fondamentale. Parmi ceux-ci sont présentées des thérapeutiques utilisant les technologies les plus innovantes comme des anticorps monoclonaux conjugués, des cellules T à récepteur antigénique chimérique (CAR-T cell) ou des inhibiteurs pouvant effectuer des liaisons covalentes réversibles. De plus, cette revue décrit avec précision les effets thérapeutiques de cibles alternatives dans le cadre des résistances aux traitements prolongés. En effet, ces résistances, notamment celles liées à l’ibrutinib, représentent des enjeux de santé publique majeurs et nécessitent donc d’être régulièrement étudiées pour accompagner au mieux l’évolution des cancers dans la société.