L'identité d'exil ou l'existence au risque du monde

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2012

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Emmanuel Housset, « L'identité d'exil ou l'existence au risque du monde », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.zf8pyg


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Résumé Fr

L’identité personnelle consiste bien à demeurer le même, mais c’est la signification de ce « demeurer le même » qui a profondément changée. Cela ne consiste plus à résister à tout tel le rocher de Sénèque. Cela ne consiste pas non plus à développer la confiance en soi du dignitaire ou bien du philosophe archonte. En effet, si la personne n’est elle-même qu’à devenir autre dans les rencontres de l’existence, l’identité n’est ni une confiance dans sa place relative, ni une confiance en l’Idée téléologique, mais une fidélité à ce qu’on ne voit pas, et donc une espérance. La constance proprement humaine n’est pas dans l’endurcissement et l’obstination, et elle est au contraire la patience de faire l’épreuve du temps pour vivre à l’aventure dans l’ignorance de sa place. Encore une fois, cette figure de l’identité d’exil n’est ni un vagabondage, ni un papillonnage, ni ce qu’on nommerait aujourd’hui un zapping spirituel, puisqu’il s’agit d’être fidèle à soi là où l’on répond du monde, du prochain et à Dieu. Une telle identité d’exil ne pouvait vraiment renaître dans la philosophie qu’avec la mort du sujet moderne, car elle est le contraire d’un acte de puissance : elle est un acte d’humilité qui consiste à se laisser prendre par ce qui n’est pas soi. A la patience du rocher il s’agit alors de substituer la patience des mains qui ne cessent de vivre de ce qui se donnent à elles.

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