Spéculation, Berlusconi et peste brune : l’Antéchrist à Madrid dans El día de la bestia (Álex de la Iglesia, 1995)

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5 octobre 2017

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Laureano Montero, « Spéculation, Berlusconi et peste brune : l’Antéchrist à Madrid dans El día de la bestia (Álex de la Iglesia, 1995) », Textes et contextes, ID : 10670/1.zfno7z


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Le deuxième long-métrage du réalisateur espagnol Alex de la Iglesia, une « comédie d’action satanique », met en scène un prêtre basque persuadé d’avoir percé le secret de l’Apocalypse de Jean : l’Antéchrist naîtra à Madrid le soir du 24 décembre 1995. Pour empêcher l’imminent avènement du Malin, il se rend dans la capitale où deux improbables alliés – un fan de heavy metal et le présentateur italien d’un reality show à succès sur les sciences occultes – l’aideront à déjouer les desseins du Démon.Dans cet article, nous nous proposons de montrer tout d’abord comment, au-delà de la dimension spectaculaire, de la parodie et autres jeux intertextuels, traits distinctifs de la postmodernité cinématographique, le film dessine un portrait au vitriol de la société espagnole du milieu des années 1990. Dans ce Madrid apocalyptique où règnent le chaos et la violence, les écrans omniprésents consacrent le modèle télévisuel berlusconien, alors que des groupuscules d’extrême droite font la chasse aux immigrés et aux mendiants. Les tours KIO de la place de Castille, l’endroit où va se produire la naissance de la Bête, sont le paradigme de la spéculation immobilière et de la culture de l’argent facile qui ont marqué les dernières années de gouvernement socialiste.Nous mettrons ainsi en évidence que le récit adopte la forme d’une révélation, illustration de l’apocalypse au sens étymologique du terme. La Bête que croit combattre le curé n’est pas la créature chimérique terrifiante qui répond à ses invocations, le véritable Antéchrist est déjà dans le monde et prend le visage d’un commando fasciste bien réel qui prétend nettoyer par le feu le corps social de ses éléments indésirables.

The second feature film by Spanish director Álex de la Iglesia, a "satanic action comedy", introduces a Basque catholic priest who is convinced he has discovered the secret of the Apocalypse of John, the Antichrist will be born in Madrid on the Christmas Eve of 1995. In order to prevent the imminent advent of the evil one, he travels to the capital of Spain where two unlikely allies – a heavy metal fan and the Italian host of a popular TV show dealing with occult themes– will help him foil the devil’s plots.This article proposes to show how, beyond the spectacular dimension, parody and other intertextual games – which are key characteristics of postmodern cinema–, the film draws a vitriolic portrait of Spanish society in the mid-1990s. In this apocalyptic Madrid where chaos and violence reign, the ubiquitous screens reinforce Berlusconi’s model of television, while far-right groups are hunting migrants and beggars. The KIO Towers of the Plaza de Castilla, where the birth of the Beast will occur, are the paradigm of real estate speculation and culture of easy money that marked the last years of socialist government.We will thus demonstrate that the narrative takes the form of a revelation, the etymological meaning of “Apocalypse”. The beast that the priest is fighting is not the terrifying chimerical creature that answers his invocation, the real Antichrist is already in the world and is embodied in a fascist gang that seeks to clean out by fire the undesirable elements of the social body.

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