Inflexions de la leçon dans les textes éducatifs de la seconde moitié du XVIIIe siècle

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2018

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Jeanne Chiron, « Inflexions de la leçon dans les textes éducatifs de la seconde moitié du XVIIIe siècle », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.zg18s0


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Résumé Fr

Si l'on veut redéfinir l'éducation, en reconsidérer la portée, en transformer les enjeux et les objectifs - grandes missions du XVIIIe siècle - il faut en réformer les bastions et en renouveler les formes. À ce titre, la leçon, telle qu'elle a pu être conçue comme forme privilégiée d'enseignement, est au coeur du projet de rénovation de l'enseignement des Lumières. De fait, la polysémie du terme est alors aussi prégnante qu'aujourd'hui : la « leçon » recouvre à la fois ce qui fait le moment et l'objet de l'enseignement. Elle désigne ce qui est proposé comme cours ou comme contenu à apprendre, mais elle évoque aussi l'événement de l'enseignement lui-même ; au sens figuré, elle désigne également les règles de conduite données-qui peuvent correspondre à l'expression « faire la leçon ». La leçon se situe ainsi au cœur des débats éducatifs des Lumières : elle touche autant à la réforme des contenus d'enseignement qu'à la question de la manière de les faire passer, à une époque de redéfinition des voies, intellectuelles et physiologiques, par lesquelles l'homme apprend. Mais la leçon incarne aussi, de façon confusément péjorative, cette forme relativement attendue d'exposé de connaissances par un maître à un auditoire, où on lit a priori une stricte hiérarchie entre les postures du maître et des élèves, mais aussi une dimension monocorde voire clairement ennuyeuse de l'exposé des connaissances. Cette conception dirigiste et peu engageante de la leçon apparaît alors, en ces temps de débats éducatifs, comme une représentation de l'enseignement inefficace du passé : après avoir montré son usage consensuel de contre-modèle, nous brosserons ici un tableau de quelques œuvres éducatives de la seconde moitié du XVIII e siècle qui se sont appliquées à proposer des leçons renouvelées, prenant notamment en compte la nature de l'enfant redéfinie par l'empirisme qui s'est diffusé tout au long du siècle. Nous verrons ainsi qu'à partir d'un consensus éducatif portant sur la nécessité de réformer les manières d'enseigner, ces textes éducatifs proposent des mises en scène de la leçon qui font entrer des ingrédients fictionnels au cœur du texte de présentation des connaissances, jusqu'alors relativement figé(et que nous appellerons pour plus de commodité « manuel », alors même qu'il s'agit d'un anachronisme). L'analyse des rapports entre leçon et fiction se révèle alors cruciale.

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