2017
Cairn
Elisabeth Stark, « Pertinence de l’analyse grammaticale en linguistique variationnelle », Langage et société, ID : 10670/1.zghutj
Cette contribution vise à démontrer la pertinence d’une description grammaticale scrupuleuse des données rassemblées dans des corpus ainsi que de leur description quantitative/statistique pour mieux comprendre les causes de la variation observée. Partant du concept du « français de l’immédiat » établi dans les années 1990 en linguistique variationnelle germanophone par Peter Koch et Wulf Oesterreicher, nous démontrons cela à propos de deux phénomènes de variation souvent discutés dans ce contexte : d’abord l’omission du ne de négation, traditionnellement attribuée à certains groupes de locuteur du français ou à certaines situations de communication. Ensuite, nous dévoilerons une variante du « standard » comme factice de la grammaticographie normative (l’accord du participe passé avec avoir), variante dont la corrélation observable avec le milieu socio-éducatif des locuteurs devient banale une fois compris sa non-existence dans la grammaire naturelle du français. Nous espérons ainsi contribuer à intensifier le dialogue entre la linguistique variationnelle et la recherche grammaticale, qui devraient mutuellement connaître et comprendre leurs méthodes, démarches analytiques et résultats respectifs.