2006
Cairn
Shujie Feng, « Chapitre 7. La protection des inventions biotechnologiques par le droit de propriété intellectuelle : Étude comparée entre les droits communautaire, français et chinois », Journal International de Bioéthique, ID : 10670/1.zgqfvg
Les inventions biotechnologiques posent des problèmes technique, éthique et politico-économique au droit de propriété intellectuelle. Notre étude sur les droits communautaire, français et chinois démontre les solutions apportées à ces problèmes et révèle les problématiques relatifs à ces solutions. D’abord, les considérations politico-économiques demeurent l’élément dominant dans la conception du régime de propriété intellectuelle. Cela fait en sorte que le champ de protection du droit de propriété intellectuelle est étendu aux innovations relatives aux plantes, aux animaux et au corps humain sans que les problèmes techniques et éthiques soient résolus de façon satisfaisante. Ensuite, au plan technique, l’importance de l’intervention humaine dans l’obtention d’un élément isolé du corps humain ne suffit pas à qualifier cet élément d’invention puisqu’il s’agit toujours d’une découverte au fond ; également, il est difficile pour les droits communautaire et français de justifier l’exclusion des variétés végétales et des races animales de la brevetabilité tout en protégeant les plantes et les animaux des autres classements taxonomiques. Enfin, l’exclusion de certaines inventions relatives au clonage humain de la brevetabilité témoigne de la reconnaissance du principe relatif au respect de la dignité humaine en tant qu’élément primordial dans les notions de « l’ordre public » et de « bonnes mœurs » ; par contre, si l’interdiction de cruauté à l’égard des animaux et le respect de leur identité font aussi partie du contenu des bonnes mœurs, la balance de l’intérêt présent pour l’homme et la souffrance pour l’animal fait que l’interdiction de modification de l’identité génétique des animaux reste une interdiction conditionnelle.