Le détour par la peinture. Écrire la catastrophe

Fiche du document

Date

7 décembre 2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Tangence

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1189-4563

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1710-0305

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Créac’h Martine, « Le détour par la peinture. Écrire la catastrophe », Tangence, ID : 10670/1.zhiey3


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Dans L’adieu à la littérature. Histoire d’une dévalorisation, xviiie-xxe siècle, William Marx rappelle que la « poésie du désastre » était encore possible au xviiie siècle lors du tremblement de terre de Lisbonne car « les pouvoirs de consolation faisaient partie des attributions immémoriales de la poésie », mais qu’elle est devenue impossible au xxe siècle pour la Grande Guerre puis pour la Shoah. En témoigne la « trop fameuse » phrase d’Adorno : « écrire un poème après Auschwitz est barbare ». William Marx prend acte de l’impossibilité pour la poésie du xxe siècle de dire la catastrophe, que celle-ci désigne un événement naturel ou un massacre. Je voudrais revenir sur ce constat en montrant que la peinture du passé a pu offrir un recours pour dire ce qui apparaissait comme un indicible. Je fais la double hypothèse, à partir de trois approches d’écrivains du xxe siècle (Claude Simon, Michel Leiris et André du Bouchet), que la puissance de certaines œuvres d’art du passé tient à leur capacité d’accueil d’événements qui ne les ont pas inspirées et que la poésie, par sa modalité intempestive, est nécessaire et précieuse précisément lorsqu’il s’agit de se tourner vers l’art des maîtres anciens pour exprimer des catastrophes présentes.

In L’adieu à la littérature. Histoire d’une dévalorisation, xviiie-xxe siècle, William Marx recalls that the “poetry of disaster” was still possible in the eighteenth century during the Lisbon earthquake because “the powers of consolation” were part of the immemorial contributions of “poetry”, but that this became impossible in the twentieth century after the Great War and the Holocaust. This is demonstrated by Adorno’s “all-too-famous” sentence: “After Auschwitz one can no longer write poetry.” William Marx noted that it was impossible for twentieth-century poetry to speak of catastrophe, whether regarding a natural event or a massacre. I want to revisit this observation by showing that the painting of the past could offer a way to express the apparently inexpressible. I will formulate a dual hypothesis based on approaches by three twentieth-century writers (Claude Simon, Michel Leiris and André du Bouchet) to the effect that the power of certain works of art from the past derives from their capacity to make use of events that did not inspire them and that poetry, through its inconvenient modality, is necessary and valuable precisely when we turn to the art of the old masters to speak about the catastrophes of today.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en