Travail reproductif et parentalité : Usages de la notion de « nature » pour repenser le partage masculin/féminin

Résumé Fr En

Les théories féministes ont souvent critiqué l’essentialisme intrinsèque aux notions de « nature », de « naturel féminin ou masculin » et de « droit naturel ». Mais la notion de nature ne peut pas être si vite disqualifiée. Les luttes de reconnaissance du travail domestique, émotionnel et reproductif mobilisent ainsi implicitement un droit naturel du travail. Elles usent pour ce faire d’un concept de « travail » dont on critiquera l’application aux tâches d’enfantement ou de soin. Mais d’après certaines théories du care dont on étudiera les liens avec les sciences naturelles, c’est en admettant que ces tâches ne sont pas du travail, mais justement des activités « naturelles », d’une « nature » humaine qui concerne autant le masculin que le féminin, qu’on pourra participer à mieux les répartir.

Feminist theories have often criticized the inherent essentialism in notions such as “nature,” “feminine or masculine nature,” and “natural rights.” But the notion of nature should not be so quickly disqualified. The struggles to acknowledge domestic, emotional, and reproductive work thus implicitly mobilize “natural labor rights.” To do so, they use a concept of “work” whose application to childbirth or care tasks is debatable. But according to some theories of care, whose links with the natural sciences we will study, it is by admitting that these tasks are not “work” but “natural” activities, regarding a human “nature” that concerns as much the masculine as the feminine, that we will manage to distribute them better.