Poésies et courriers de Rimbaud, une auto-analyse sauvage adolescente

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2023

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Gérard Pirlot, « Poésies et courriers de Rimbaud, une auto-analyse sauvage adolescente », Revue Belge de Psychanalyse, ID : 10670/1.zivk41


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L’écoute analytique des textes de l’œuvre et des lettres de Rimbaud n’est pas sans solliciter de la part du lecteur psychanalyste un transfert amenant à découvrir chez le poète un espace psychique tourmenté, pour qui l’écriture, et la manière de vivre pleinement celle-ci, ont pu relever de ce que l’on pourrait qualifier « d’analyse sauvage », hypothèse que l’auteur essaie ici d’argumenter. Cette hypothèse s’appuie, entre autres éléments, sur la fameuse phrase de Rimbaud « Je est un autre ». Celle-ci témoigne d’une géniale perception de l’« autre » en nous qu’est l’inconscient. La formule de Rimbaud est, de plus, précédée par la phrase : «  C’est faux de dire : Je pense : on devrait dire : On me pense ». On pourrait dire qu’avec ce «  on me pense » Rimbaud exprime ce que V. Tausk développera cinquante ans plus tard à savoir l’existence d’une pensée vécue chez certains sujets comme extérieure, ce qu’il a appelé une « machine à influencer ». Cette phrase peut aussi être reliée à ce que souligne D. Anzieu, à savoir que « l’être humain pense d’abord avec les pensées d’autrui », ce qui rejoint les réflexions de Bion sur l’existence de pensées préexistant au penser.

The analytical listening of the texts of the work and the letters of Rimbaud is not without soliciting on the part of the psychoanalyst reader a transfer leading to discover in the poet a tormented psychic space, for whom writing, and the way of living it fully-This could be described as a wild analysis, which the author tries to argue here. This hypothesis is based, among other elements, on Rimbaud’s famous phrase « I is another ». This shows a brilliant perception of the “other” in us, the unconscious. Rimbaud’s formula is, moreover, preceded by the phrase: « It is wrong to say: I think. We should say: one thinks me ». We could say that with this « one thinks me » Rimbaud expresses what V. Tausk will develop fifty years later: the existence of a thought lived as external, what he called a « machine to influence ». This sentence can also be related to what D. Anzieu emphasizes, namely that « the human being first thinks with the thoughts of others », which is in line with Bion’s reflections on the existence of pre-existing thoughts to think.

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