2015
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Anne-Marie Favreau-Linder, « Palamède martyr de la sophia ? Ambiguïté et faillite du savoir », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.ziwlla
Héros épique « oublié » par Homère, Palamède est érigé au rang de figure tragique par les trois grands poètes du V e siècle à chacun desquels il inspire une pièce homonyme. Présenté comme un sophos et un bienfaiteur de l'humanité, il est condamné sur une fausse accusation non par la justice divine, comme Prométhée, mais par le tribunal de ses frères humains. La science et les inventions de Palamède suscitent l'envie et la jalousie de ses contemporains : il apparaît en effet comme le rival et le double éminemment vertueux du perfide et rusé Ulysse. La figure de Palamède cristallise donc, dès le V e siècle, un débat sur la nature de la sophia, terme polysémique qui peut désigner aussi bien la sagesse morale que le savoir de l'érudit ou l'habileté d'un homme intelligent. Dans cette étude, on s'intéressera à la manière dont la figure de Palamède dans la tradition rhétorique et philosophique reflète les débats entre sophistes et philosophes. Ces enjeux retrouvent toute leur virulence à l'époque impériale dans le contexte de la Seconde Sophistique.