2004
Cairn
Frédéric Bobay, « Constitution européenne : redistribution du pouvoir des États au Conseil de l'UE », Économie & prévision, ID : 10670/1.zjtaoa
À partir d’une méthode de la théorie de jeux, cet article analyse l’impact des dispositions de la Constitution européenne sur les capacités d’influence des États membres au Conseil de l’Union européenne (avec et sans hypothèse d’adhésion de la Turquie). Par rapport aux système de vote précédents, le principal effet de la Constitution est d’accroître significativement l’influence de l’État membre le plus grand (Allemagne ou Turquie), ainsi que des plus petits (Malte, Luxembourg, Chypre, Estonie, Lettonie, Slovénie...). Cetteredistribution dupouvoir trouve sacontrepartie dansles États de taille moyenne (Hongrie, Belgique, Portugal, République tchèque, Grèce, Pays-Bas...). L’Espagne et la Pologne enregistrent une perte d’influence notable, compte tenu du niveau élevé obtenu par ces pays dans le système de Nice. Concernant la France, l’effet de la Constitution par rapport à Nice est neutre à court terme. Dans le cas d’une adhésion de la Turquie, cet effet devient significativement négatif à long terme.