La géographie sonore de Notre-Dame de Paris à partir de 1403

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18 janvier 2024

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d'Alessandro Christophe, « La géographie sonore de Notre-Dame de Paris à partir de 1403 », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.zl6iok


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Résumé Fr

À l’aube du XVe siècle (1401-1403), le (second) grand orgue de Notre-Dame est installé sur la tribune ouest de la cathédrale. C’est, dans l’état actuel de nos connaissances, la première fois en France et en Europe qu’un instrument est disposé à l’entrée d’un édifice et non à proximité du chœur. En France, le grand orgue « d’entrée » remplacera l’instrument « de chœur » de façon quasiment systématique par la suite (Amiens dès 1422-1429), donnant naissance à une géographie sonore bipolaire. Ces deux positions privilégiées fonctionnent comme des points fixes qui organisent les nombreuses pratiques musicales statiques et ambulatoires de la cathédrale, processions, stations, entrées solennelles, messes, offices, salut et autres formes de dévotion. Dans cette communication nous questionnons les motivations et les conséquences de cette bipolarisation sonore avec l’appui de la simulation acoustique quant au rendu sonore. Dans un moyen-âge friand d’oppositions binaires, cette nouvelle géographie semble refléter dans la cathédrale l’organisation spatiale et politique de l’île de la Cité, le pouvoir spirituel et sacré à l’est, le pouvoir royal et profane à l’ouest. Elle manifeste au sein de la cathédrale deux fonctions spirituelles et sociales de la musique : la louange divine au chœur et le pèlerinage, la procession, le passage du monde profane au monde sacré à l’entrée. Les cloches appellent le peuple dans la cathédrale, l’orgue l’accueille une fois le seuil franchi. Musicalement, la bipolarisation sépare davantage les fonctions de l’orgue et celles du chœur, elle favorise les pratiques responsoriales, la substitution, l’alternance plutôt que l’accompagnement. Elle éloigne la parole et le chant de la musique instrumentale. Les traces de cette bipolarisation sont recherchées à la lumière du répertoire d’orgue (manquant à Notre-Dame avant 1531) afin d’identifier divers types de pratiques dans les pièces et manuels « d’organisation » conservés.

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