2004
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Jean-Paul Renard et al., « Le clonage de l'animal et son apport en recherche vétérinaire », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, ID : 10.4267/2042/47732
Le clonage est une technique utilisée aujourd’hui essentiellement en recherche pour comprendre comment un noyau de cellules différenciées peut, une fois placé dans l’environnement cytoplasmique d’un ovule énucléé, acquérir à nouveau des propriétés de noyau embryonnaire. Le taux de développement à terme des embryons clonés est aujourd’hui toujours faible, inférieur à cinq pour cent. Il est toutefois maintenant bien établi que les clones peuvent se développer en adultes d’apparence physiologique normale, être fertiles et avoir la même durée de vie que des animaux obtenus par reproduction sexuée. Chez le bovin, largement utilisé comme modèle, des données récentes montrent que les performances zootechniques des clones sont semblables et pour certains caractères, moins variables que celles d’animaux issus de fécondation. Chez cette espèce, les échecs du clonage sont dus à des mortalités embryonnaires et foetales précoces (premier tiers de la gestation) mais aussi tardives (pendant le dernier tiers de la gestation). Environ 30 % des clones présentent à la naissance un syndrome létal complexe, le syndrome LOS, caractérisé notamment par un poids supérieur à la normale, des placentomes oedémateux en nombre réduit et des perturbations physiologiques se traduisant par des dysfonctionnements systémiques affectant soit les système cardiovasculaire, respiratoire ou immunitaire ou encore le fonctionnement hépato-rénal. Les animaux affectés par ce syndrome meurent en général dans les deux mois qui suivent la naissance. Les recherches en cours donnent une large place au suivi clinique des gestations de clones et aux études embryologiques. Elles montrent que ces perturbations ont souvent pour origine des dérégulations de la croissance des tissus et organes foetaux. L’analyse moléculaire de ces perturbations épigénétiques devrait permettre de mieux connaître l’ontogenèse des grandes fonctions de l’organisme. L’étude des clones montre que le programme de développement qui permet la construction d’un organisme vivant complexe est à la fois robuste et flexible et que sa réinitialisation au moment où l’on introduit le noyau somatique dans le cytoplasme de l’ovule n’est sans doute pas requise.