Le blues post-natal : un marqueur du lien intersubjectif

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2014

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Sarah Bydlowski et al., « Le blues post-natal : un marqueur du lien intersubjectif », La psychiatrie de l'enfant, ID : 10670/1.zmxi32


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Malgré l’intérêt suscité par le blues du post-partum dans la littérature scientifique, celui-ci reste un phénomène encore mal délimité sur le plan clinique et nosographique. Notre objectif était d’en préciser les contours cliniques en comparant des femmes traversant ce phénomène à des femmes sans blues, et de préciser les différences éventuelles de styles interactifs mère-bébé et leurs conséquences sur le développement premier de l’enfant. Le suivi longitudinal de la naissance aux deux mois de vie de l’enfant a concerné 22 dyades mère-bébé. Nos résultats font ressortir deux groupes distincts de femmes présentant un blues : des mères au blues « habituel » correspondant aux descriptions classiques, et des mères au blues « triste », mais non cliniquement déprimées. Le blues post-natal pourrait témoigner du travail psychique participant à l’élaboration intérieure de « l’événement naissance », dans la mesure où son absence, de même que son caractère exclusivement triste, signe une fragilité du pare-excitation et des capacités de contenance maternelle. Surtout, nous montrons que certaines compétences précoces du nouveau-né, notamment l’organisation du réflexe main-bouche à l’examen de Brazelton, sont le fait exclusif des bébés dont la mère présente un blues habituel. Cette acquisition d’une capacité d’auto-réconfort par le nouveau-né constitue une compétence particulière d’organisation et de coordination tant sur le plan psychomoteur que sur le plan tonico-postural, mais, c’est son association aux qualités psychiques maternelles qui constitue un fait nouveau. Le repérage de cette compétence permet de mettre en valeur la dimension précoce de l’échange émotionnel entre mère et enfant probablement présente dès la vie in utero. Enfin, dans notre population, la présence d’un blues habituel et d’un réflexe main-bouche dès la naissance garantit des interactions mère-bébé à huit semaines ajustées et accordées. Inversement, les échanges mère-bébé à deux mois sont marqués par la dysharmonie en cas de blues triste et d’absence de compétence main-bouche au Brazelton. Le blues pourrait donc constituer un marqueur du lien intersubjectif mère-bébé et intervenir dans l’évolution neuropsychomotrice de l’enfant.

Post-partum blues: a marker for intersubjective bondsIn spite of the growing interest in post-partum blues in the scientific literature, this phenomenon remains loosely defined at the clinical and nosographic levels. Our objective has been to establish more precise clinical contours by comparing women going through such a state with others not suffering from post-partum blues, and to specify the differences, if they exist, in mother-baby interactions of each group and their consequences on the early development of the child. The longitudinal study from birth till 2 months of age concerned 22 mother-baby dyads. Our results reveal two distinct groups of women suffering from the blues : mothers with « ordinary » blues, corresponding to the usual descriptions, and mothers with « sad » blues, who are not sick enough to qualify as being clinically depressed. Post-natal blues thus seem to indicate psychic work contributing to the internal elaboration of the « birth event » ; their absence, or their exclusively sad style indicate a fragility of the protective shield and of the mother’s containing ability. More important, we show that some early abilities of the newborn, particularly the organisation of the hand-mouth reflex according to Brazelton’s clinical check-list are exclusively visible in mothers presenting ordinary blues. This acquisition of a self-comforting ability by the baby constitutes a particular organizing and coordinating ability both at the psychomotor and the tonico-postural levels, but it is the association between this capacity and some psychic mothering qualities which are a new discovery. Pinpointing this ability makes it possible to show the early dimension of emotional exchange between the mother and the child, probably already present during intrauterine life. Finally, in our population, the presence of an ordinary type of blues and a hand-mouth reflex immediately after birth was a guarantee that mother-baby interactions at 8 weeks of age would be adjusted and atttuned. On the other hand, mother-baby exchanges at two months were marked by dysharmony in the case of sad blues and the absence of hand-mouth ability as measured by Brazelton. The blues could thus constitute a marker of the intersubjective monther-baby bond in the neuro-psychomotor evolution of the child.

A pesar del interés que suscita en la literatura científica, el “blues” post parto sigue siendo un fenómeno mal definido en la clínica y en la nosografía. Hemos tratado de precisar cuales son sus límites clínicos, comparando a las mujeres que sufren este fenómeno con las mujeres que no lo experimentan, poniendo de relieve las diferencias de estilo interactivo madre-bebé y sus consecuencias sobre el primer desarrollo del niño, El seguimiento longitudinal desde el nacimiento hasta los dos meses de vida del niño, se centra en 22 parejas madre-bebé. Los resultados muestran 2 grupos distintos : el primero de mujeres que corresponden a las descripciones habituales de “blues” normales y el segundo de madres con “blues tristes” pero no deprimidas clínicamente. El “blues” post-parto forma parte del trabajo psíquico que supone la elaboración interna de “el acontecimiento del nacimiento” ; el “blues” inexistente o la simple tristeza demuestran la fragilidad de la para-excitación y de las capacidades de contención maternas. Nuestra demostración se basa en las competencias precoces del recién nacido, especialmente en la organización del reflejo mano/boca (examen de Brazelton) que solo aparecen en los bebés de las madres con un “blues” normal. La capacidad auto-calmante del recién nacido revela su competencia de organización, de coordinación psico-motoras y de tono postural, pero la relación con las cualidades psíquicas maternas es un factor significativo. Esta nueva competencia demuestra la precocidad del intercambio emocional entre madre y bebé que probablemente ya está presente a partir de la vida in útero. Volviendo a nuestra población : el “blues” normal y el reflejo mano/boca a partir del nacimiento garantiza una interacción ajustada y acordada entre la madre y el bebé. En cambio, en el caso de un “blues” triste los intercambios madre-bebé reflejan al cabo de dos meses un desajuste y una falta de competencia del reflejo mano/boca (Brazelton). El “blues” es un índicio del vínculo inter-subjetivo madre/bebé que interviniene en la evolución neuro-psico-motora del niño.

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