1988
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Michel Bruguière, « L'aristocratique descendance des affairistes de la Révolution », Publications de l'École Française de Rome, ID : 10670/1.zp7j9p
De Louis XIV à Louis XVI, on n'est guère en peine de trouver des exemples d'incorporation à la plus haute aristocratie des rejetons millionnaires de la Finance. Plumitifs et folliculaires, exclus par définition aussi bien de la naissance que de la fortune, furent les seuls à s'en scandaliser, et leurs diatribes à propos de ces mariages « disproportionnés » ont induit en erreur bien des historiens. On pourrait toutefois imaginer que les fortunes issues de la Révolution, des spéculations sur les biens confisqués, de l'agiotage et des fournitures aux armées de la République, ont eu plus de mal à se couvrir, à la seconde génération, de titres nobiliaires. En examinant la descendance des plus gros « traitants » ou banquiers de la Révolution et de l'Empire, on constate cependant qu'il n'en est rien, et que presque tous les héritiers se trouvèrent revêtus, vers 1840, de titres ducaux. Ainsi, au tropisme traditionnel de la noblesse pour les millions, a continué de correspondre, aux temps contemporains de la société «bourgeoise », un goût non moins fort des fortunes douteuses pour le titre et le nom qui absolvent.