2019
Cairn
Jean-Jacques Gautier, « Les produits importés d’Angleterre : traçabilité d’une « idée heureuse » », L'Année balzacienne, ID : 10670/1.zq4lsu
Aborder, dans son entier, l’œuvre de Balzac sous l’angle des produits importés anglais permet, certes d’une façon fortuite et malgré leur laconisme, d’enrichir les niveaux de lecture où ils apparaissent comme éléments d’un étranger omniprésent. L’exploitation persistante de certains d’entre eux les constitue en accessoires, qui structurent l’intrigue quand ils ne sont pas repères temporels. Les occurrences uniques soulignent toute la valeur de l’anglophilie, et par contraste, l’apport des produits exploités en chaîne littéraire formant, selon des modules déclinés, les caractéristiques d’une altérité souvent féminine. Importés d’une terra incognita d’outre-Manche, ces produits sont soumis à la libre alchimie créatrice de l’écrivain, car disposés et agglomérés selon une perspective qui peut se qualifier, selon l’expression balzacienne, d’« idée heureuse », selon ce système d’appropriation et de restitution, propre, génétiquement parlant, à Balzac.