19 septembre 2022
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Élodie Lecuppre-Desjardin et al., « Le lieu des supplices. Premières réflexions sur les lieux d’exécution dans les villes de Flandre, d’Artois et de Hainaut à la fin du Moyen Âge et au début de l’Époque moderne », Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, ID : 10670/1.zq55gd
Entre les XIIIe et XVIe siècles, les registres mémoriaux, les comptabilités urbaines et les bans de police des villes de l’Artois, de la Flandre et du Hainaut témoignent d’une variété des lieux réservés aux peines corporelles et capitales. Si la grande place offre un large espace pour mettre en scène les autorités justicières dans l’administration des supplices, les ponts, les portes, les rues et les murailles accueillent également le spectacle de la mort pénale. Une dialectique du « dedans et du dehors » se met alors en place, tandis que la pérégrination des corps vivants, souffrants ou morts, permet de faire le lien entre les quartiers de la ville, mais aussi entre la ville et sa campagne, ses faubourgs et ses centres et, plus loin encore, avec d’autres villes et juridictions voisines. Cette étude des lieux de supplices, entamée il y a une trentaine d’années par Robert Muchembled, se trouve aujourd’hui renforcée par une approche interdisciplinaire. Il s’agit ici de reconsidérer ce dossier en privilégiant la production d’espaces et en cherchant à comprendre dans quelle mesure cette administration de la peine, au centre et en périphérie de la ville, témoigne d’une mise en cohérence du territoire urbain grâce à un ancrage matériel et visuel de la justice et, en ce sens, d’une affirmation des pouvoirs dans et hors les murs.