2017
Cairn
Aurélia Hetzel, « Noires, belles, et après ? Reines de Saba africaines, de l’Éthiopie au Rwanda », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.zqmfpm
Si le mythe est variable, vivant, sans cesse réécrit, il est parfois pris à la lettre, exalté dans une pureté originelle dont on cherche les avatars, les descendants, au risque des nationalismes et des ségrégations raciales. Ainsi, la reine de Saba, figure symbolique de l’Afrique noire, est-elle chantée par les poètes de la négritude dans l’euphorie du panafricanisme. Or, au lendemain des Indépendances, que devient cette reine noire et belle ? Elle se débat dans la misère au Cameroun, se prostitue dans les bars d’Addis Abeba et tombe sous les machettes de l’armée rwandaise et des milices Interahamwe… Les textes de Calixthe Beyala, Tedbabe Telahoun et Scholastique Mukasonga interrogent le corps féminin colonisé dont la beauté aveugle plus encore que les soleils des indépendances.