Noires, belles, et après ? Reines de Saba africaines, de l’Éthiopie au Rwanda

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Si le mythe est variable, vivant, sans cesse réécrit, il est parfois pris à la lettre, exalté dans une pureté originelle dont on cherche les avatars, les descendants, au risque des nationalismes et des ségrégations raciales. Ainsi, la reine de Saba, figure symbolique de l’Afrique noire, est-elle chantée par les poètes de la négritude dans l’euphorie du panafricanisme. Or, au lendemain des Indépendances, que devient cette reine noire et belle ? Elle se débat dans la misère au Cameroun, se prostitue dans les bars d’Addis Abeba et tombe sous les machettes de l’armée rwandaise et des milices Interahamwe… Les textes de Calixthe Beyala, Tedbabe Telahoun et Scholastique Mukasonga interrogent le corps féminin colonisé dont la beauté aveugle plus encore que les soleils des indépendances.

If the myth has known variations, it is alive and keeps being rewritten, it is also sometimes taken ad litteram, exalted in an original purity which has us looking for avatars and descendants, at the peril of nationalisms and racial segregations. So the Queen of Sheba, a symbolic figure of Subsaharian Africa, is sung by the poets of Negritude in the euphoria surrounding Pan-Africanism. After the wave of African Independence movements, what is to become of this black and beautiful queen? She is down and out in squalid Cameroon, she is a prostitute in the bars of Addis Abeba and perishes under the machetes of the Rwandan army and the Interahamwe militiae... The texts of Calixthe Beyala, Tedbabe Telahoun and Scholastique Mukasonga question the female colonized body whose beauty blinds even more than the suns of Independence.

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