2004
Cairn
Célia Fleury, « Les Hangouart, une famille noble lilloise et ses propriétés rurales aux XVIIe et XVIIIe siècles », Revue du Nord, ID : 10670/1.zrehoc
Évoluant au sein du microcosme des élites lilloises, les membres de la famille Hangouart ont laissé derrière eux une importante masse d’archives, permettant de réaliser une étude monographique. Leur ascension sociale régulière durant deux siècles n’a pas été perturbée par le changement de souveraineté de la Flandre wallonne à la fin du xviie siècle. Une politique d’acquisition de propriétés foncières cohérentes et une gestion financière rigoureuse en sont les raisons majeures : un majorat, transmis de père en fils au xviiie siècle grâce aux fidéicommis, est constitué afin d’éviter toutes dispersions matrimoniales. Enfin, rentiers du sol, les Hangouart se comportent aussi en seigneurs sur leurs terres, excerçant ainsi un pouvoir politique, judiciaire, religieux mais aussi symbolique sur les habitants de plusieurs villages de la Pévèle et des Weppes. Leurs châteaux dominent le « plat pays » et sont parfois environnés de forêts où le seigneur chasse accompagné de ses invités prestigieux. Parmi les plus riches familles de Lille à la fin du siècle des Lumières, les Hangouart donnent l’exemple d’une noblesse provinciale respectueuse des traditions flamandes, éloignée des vicissitudes de la cour de France.