2020
Cairn
César Rebolledo González, « La Santa Muerte : symbole et dévotion envers « la reine des épouvantables » », Sociétés, ID : 10670/1.zssyzd
Cet article propose une analyse épistémologique de la dévotion de la Santa Muerte au Mexique. La mort, plus que tout autre phénomène, est essentielle à la compréhension de tous les actes humains, en ce sens alors, une analyse de la ferveur religieuse, en tant que forme de paroxysme, offre un point de vue privilégié pour examiner la logique du comportement socioculturel contemporain en Occident. Les domaines de la Santa Muerte sont absolus, mais à la fois souterrains, occultes et marginaux. Suivant l’idée de Simmel sur le roi clandestin, la mort est partout voilée ; l’étudier signifie un moyen de découvrir les fondements de tout type de comportement. La mort est un creuset dans lequel la vie sociale est dynamisée, c’est le substrat tragique de toute chose, le point d’attachement originel d’où émerge la vie. Dans cet article, nous analyserons une série de croyances et de rituels atour de la Santa Muerte au Mexique. Pour cela, nous présentons une approximation hagiographique de la soi-disant Niña Blanca, que nous avons construite avec les témoignages de journalistes, de prêtres et de fidèles. Ensuite, nous analysons la nature de sa stigmatisation sociale sous l’idée anthropologique de la haine de la mort. Enfin, nous nous focalisons sur ce que l’on appelle la domestiaction de la mort, tout en soulignant que le processus de sacralisation du profane est en jeu.