22 août 2020
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Vanessa Voisin, « De la paix à la guerre, de la fiction au documentaire. Alexandre Dovjenko et Youlia Solntseva », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.ztgpbu
La trajectoire du célèbre réalisateur soviétique Alexandre Dovjenko s'infléchit fortement durant la Seconde Guerre mondiale. Pour des raisons privées autant que citoyennes, l'artiste refuse le destin réservé aux cinéastes de fiction – oeuvrer à la mobilisation générale à l'arrière, au sein des studios évacués. S'appuyant sur un corpus très hétérogène de sources (carnets personnels, correspondance privée, documents relatifs à la production des films, dossier de la police politique sur le couple), le texte explore les dynamiques d'une « automobilisation » de Dovjenko et de son épouse et co-auteure Youlia Solntseva. Sans s'engager dans l'analyse des deux longs métrages documentaires qu'ils réalisèrent ensemble sur l'Ukraine soviétique en guerre, l'article examine l’impact du conflit sur les aléas du parcours des cinéastes et sur la perception par Dovjenko de son rôle en tant qu’artiste mobilisé. Il s'arrête ensuite sur la mise en place d’une façon personnelle de travailler avec les opérateurs, remarquée par tous comme assez unique. Elle témoigne en effet d’une conception du documentaire de guerre qui ne se limite pas à la dimension mobilisatrice, mais se veut aussi document authentique sur le prix d’une lutte victorieuse. Enfin nous observons l’effet de l’éloignement de Dovjenko des lieux de tournage et de la reconstruction institutionnelle du Studio ukrainien des Actualités sur la production de la seconde partie de la fresque, Victoire sur la rive droite (1944-45).