2007
Cairn
Alice Reid et al., « Vulnerability among illegitimate children in nineteenth century Scotland », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.zuunv4
Les enfants naturels forment, comme on sait, un groupe particulièrement vulnérable, mais les raisons en sont encore mystérieuses. Cet article utilise des registres démographiques longitudinaux (obtenus en croisant les données des registres d’état civil avec celles des recensements décennaux de la période 1861-1901) portant sur l’île écossaise de Skye pour enquêter sur le niveau et les causes du désavantage dont souffraient les enfants illégitimes en matière de mortalité. Comparés à l’ensemble de la population enfantine, les enfants naturels n’étaient pas dans cette région particulièrement vulnérables. Ce résultat découle vraisemblablement de l’absence de stigmatisation des familles susceptibles et désireuses de recueillir les filles-mères et leurs enfants bâtards. Cependant, pendant les périodes de difficultés économiques (par exemple les années 1880), la mortalité post-néonatale était 80 % supérieure chez les enfants naturels que parmi les légitimes. Une hypothèse explicative serait que le manque d’embauche sur l’île pour les mères célibataires se traduisait par une propension supérieure à confier leurs enfants à des proches et à chercher de l’emploi hors de Skye. Malgré l’absence d’écart les années fastes, le fait que la mortalité des enfants naturels s’élevait vivement en cas de crise indique que ceux-ci faisaient bel et bien partie des membres marginaux de la société.