L’essor des techniques de dépistage prénatal : Des questions d’éthique biomédicale et politique

Résumé Fr En

Le diagnostic prénatal né dans les années 1970 connaît aujourd’hui un développement dans son efficience, son extension et la complexité des données mobilisées. Il vient à englober des tests médicaux et génétiques réalisés à divers moments : le diagnostic préimplantatoire, le dépistage prénatal orienté dans lequel le DPNI (dépistage prénatal non invasif) ouvre potentiellement la voie à l’analyse de l’ensemble du génome de l’enfant à naître, et donc son éventuelle élimination pour non-conformité aux attentes (individuelles et sociétales). Insidieusement, la sélection s’élargit, interrogeant, en particulier dans le contexte socio-politique français (gratuité du suivi, confiance en la science), sur les pratiques mises en place, leur caractère discriminant, voire eugéniste (pour la trisomie 21).

The techniques of prenatal diagnosis used since the 1970s are currently growing in their effectiveness, in their scope, and in the complexity of the data involved. These techniques now include medical and genetic tests carried out at various points in time, such as preimplantation diagnosis, guided prenatal screening in which NIPT (non-invasive prenatal testing) potentially opens the way to the analysis of the entire genome of the unborn child and thus its possible elimination for non-compliance with expectations (both individual and societal). The use of such screening is constantly expanding, raising questions, particularly in the French socio-political context (free monitoring, confidence in science), on the practices implemented and their discriminatory (and even eugenic) character (for trisomy 21).