1 décembre 2017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.4000/ebc.3789
Elise Brault-Dreux, « Les vies nues dans les ‘hospital poems’ de Philip Larkin », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/ebc.3789
Cet article analyse quelques poèmes de Philip Larkin qui, plus ou moins furtivement, mettent en scène l’hôpital et abordent la question du soin. Des vies nues y sont prises dans des zones liminales : assises dans une salle d’attente avant une consultation, sur un fauteuil roulant dans un couloir, allongées dans un lit d’hôpital, ou transportées dans une ambulance. Cet article tente d’abord de montrer comment ces vies dénudées, anonymes, exhibées (sans outrance toutefois) dans des espaces publics, échappent constamment à l’œil du lecteur, traduisant ainsi poétiquement la dépossession vécue par ces vies nues, recouvertes d’un drap hospitalier et ne faisant, parfois, que passer. Les poèmes qui, sous divers modes, suggèrent une forme de régularisation des vies nues dans des lieux publics, sont ensuite envisagés par un biais biopolitique. Le temps et l’espace thérapeutiques semblent donc participer d’un vaste système régulé dans lequel ils sont optimisés. Le propos se concentre enfin sur le style assez dénudé de la poésie de Larkin par lequel il suggère que la biopolitique, la régularisation, même la médecine et la religion, seront finalement impuissants pour contrer la finitude d’une vie. La posture poétique de Larkin, à la fois commune et dénudée, suggèrerait alors le dénuement intrinsèque à chaque individu mortel.