1991
Cairn
Barbie Zelizer et al., « De l'exercice illégal de l'histoire : Amateurs, journalistes, historiens et l'assassinat de J.F. Kennedy », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.zxmqtd
Les circonstances de la mort de J.F. Kennedy, et les nombreuses questions que son assassinat laisse en suspens deviennent un terrain d’affrontement entre trois types de discours, tenus par trois types de « gardiens de la mémoire collective”. Historiens, journalistes et « détectives amateurs » multiplient les écrits dans un climat de controverse portant sur leurs qualifications respectives. Dotés, au départ de la légitimité la plus forte, les historiens sont accusés d’avoir éludé les problèmes factuels posés par l’assassinat, et de s’être le plus souvent cantonnés à des récits journalistiques sur les « années Kennedy “. Témoins directs de l’assassinat, les journalistes sont accusés d’avoir trop aisément renoncé à mener leur rôle d’enquêteurs, et d’avoir usurpé en se faisant les historiographes officiels de la présidence, le rôle des historiens. Traités avec condescendance, les « détectives amateurs » lancent aux uns et aux autres, un défi qui les oblige à mieux penser leur rôle. Trublions en quête de légitimité, ils sont les révélateurs d’une redéfinition des compétences, et d’un nouveau tracé des frontières entre discours.