Privauté, gouvernement et souveraineté

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17 février 2020

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Avant le temps des ministres-favoris de l’époque baroque, les rois de l’Europe médiévale ont compté dans leur proximité sur l’assistance de personnages souvent vus comme leur préfiguration. Cette expérience de la privauté n’est cependant pas partout de même intensité. Ainsi, la Castille de la fin du Moyen Âge se distingue-t-elle par une continuité d’expérience. Ce terrain s’avère donc particulièrement propice pour interroger l’identité de la privauté médiévale, son sens historique. La privauté (privanza) est un choix, celui de l’amitié contre la parenté. Réalisé sur le terrain idéologique à partir du milieu du xiiie siècle, ce choix se fait stratégique au début du xive siècle : contre ses parents et ses barons, qui entendent exercer une emprise sur sa royauté, le roi lance ses créatures, les privados, pour s’en libérer. Si ceux-ci oeuvrent donc à une expulsion, ils organisent dans le même temps une participation alternative et plus large au gouvernement du roi, celui de sa personne et de son royaume. La privauté fait ainsi sentir quel dépassement sociétal affecte la compagnie royale à partir du xiiie siècle. Et la répétition des expériences de privauté au xive siècle fonde un régime politique, marqué par la distinction entre gouvernement et souveraineté. Cet essai envisage à nouveaux frais ce moment fondateur de l’expérience médiévale du pouvoir d’État.

Este libro ofrece un análisis renovado de la privanza en Castilla en los siglos xiii y xiv con el fin de aclarar el carácter propiamente medieval de la cercanía regia. Si esta relación estructurada por lazos personales produce, paradójicamente, la autonomía del gobierno, es porque supone una elección rupturista que participa de la «desparentalización» de lo social en la Edad Media: la de la amistad frente al parentesco.

Long before the favourites of early modern times, the kings of medieval Europe relied on similar figures in their entourage. Those early experiences of proximity were not as thorough everywhere. Castile, where it was especially long-lasting, is a particularly favourable ground to investigate the identity of the medieval privanza and its historical meaning. The privanza is a choice, that of friendship against kinship. This choice was made on ideological grounds from the middle of the 13th century, and then became a strategy at the beginning of the 14th century: against his parents and barons, who wanted to exert a hold on his royalty, the king launched his creatures, the privados, to emancipate himself from them. While they worked towards an expulsion, they also organized an alternative and broader form of participation in the king's government, of his own person and his kingdom. Thus, the privanza reveals how the royal company was affected by a societal overthrow from the 13th century onwards. The multiple experimentations of privanza in the fourteenth century founded a political regime marked by the distinction between government and sovereignty. This essay takes a fresh look at this founding moment in the medieval experiment of state power.

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