18 décembre 2020
Serena Talamoni, « L’imaginaire politique en action : le cas des débats à l’Assemblée de Corse (2010 à 2015) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.zzg7n0
Cette thèse se propose d’étudier l’histoire de l’imaginaire politique d’une communauté d’élus : ceux de l’Assemblée de Corse. Entreprendre un travail de ce type suppose de considérer que la connaissance approfondie d’une collectivité humaine peut être riche d’enseignements, pour ladite communauté et au-delà, notamment en matière d’action publique. Il s’agit donc, résolument, d’une démarche de recherche appliquée. L’imaginaire « politique » investigué prend donc en compte, dans la perspective qui est la nôtre, les aspects relatifs aux traits culturels et identitaires, ceux-ci étant consubstantiels au politique et à l’action publique. C’est donc l’expression de cet imaginaire relatif à l’identité et à l’appartenance qui a été principalement recherchée au sein de la parole des élus de l’Assemblée de Corse. Ce terrain a été choisi car il s’agit de l’institution la plus représentative de l’ensemble de la société corse et celle qui est dotée de la force symbolique la plus considérable. Nous pouvons donc formuler l’hypothèse d’une relation étroite entre le système imaginaire en présence et celui de la société insulaire dans son ensemble. Ce terrain constituerait, alors, une porte d’entrée vers l’imaginaire politique de la société corse. Cela ne doit cependant pas nous conduire à nier les spécificités de chacun des deux systèmes imaginaires, même si ceux-ci connaissent d’importantes interrelations.L’imaginaire qui est donc, plus précisément, l’objet de notre étude s’exprime dans un cadre précis : celui d’une institution délibérative. Au sein de cette « institution de parole », la mandature 2010-2015 est la source de notre corpus principal. Pouvoir appréhender cet imaginaire enraciné dans l’histoire immédiate nécessite, pour le chercheur, de connaître les différentes dimensions de cette institution dans ses aspects structurels comme interactionnels. C’est ainsi que nous avons abordé l’Assemblée de Corse et son imaginaire : tant d’un point de vue structurel qu’interactionnel, en les considérant comme le fruit d’une histoire, d’un contexte, et de situations d’interactions. Nous avons donc adopté une approche synchronique mais également diachronique, en prenant particulièrement en compte l’ancrage historique de l’objet d’étude. Pour explorer l’imaginaire en question, nous avons tenté de répondre aux interrogations suivantes : quel est cet imaginaire politique « de l’identité et de l’appartenance » ? Comment apparaît-il au sein de l’hémicycle ? Quelles sont ses conséquences et comment peut-on l’envisager comme une ressource en matière d’action publique ?