2003
Cairn
Françoise Plet, « La geographie rurale française : quelques jalons », Sociétés contemporaines, ID : 10670/1.zzhu4b
La géographie rurale française, contrairement à une idée reçue tenace, ne s’est pas construite comme un champ global mais par une succession diachronique de thématiques dominantes : l’habitat, les paysages agraires, les structures agraires, les types d’agricultures, les systèmes de production agricole, les relations entre villes et campagnes... La composante agricole est restée longtemps dominante au sein de ces travaux thématiques, même si les autres contenus des espaces ruraux et leur fonctionnement d’ensemble n’étaient pas complètement ignorés, notamment au sein des études de géographie régionale. Durant les années 1960 et surtout les années 1970, les analyses se réclamant de la géographie rurale se sont diversifiées, en se préoccupant plus systématiquement des aspects non agricoles des sociétés, de la vie dans les campagnes, et de l’organisation du milieu. Enfin les thèmes de l’environnement et du paysage, celui du développement local, sont devenus quasi exclusifs dans les vingt dernières années du siècle dernier, tandis que s’efface l’expression « géographie rurale ». Après avoir montré les contenus successifs de ce que furent les études rurales des géographes français, l’article s’interroge sur les raisons d’une certaine marginalité dans le temps, et dans la géographie actuelle, d’un champ de recherches ayant pour objet l’espace rural.