El desengaño como diagnóstico de un fracaso político-militar: Desengaño y reparo de la guerra del reino de Chile de Alonso González de Nájera

Résumé Es Fr

Desengaño y reparo de la guerra del reino de Chile, obra de un veterano nativo de Cuenca, que ascendió a maestre de campo gracias a sus méritos militares, es un memorial o arbitrio que propone al rey Felipe III, por mediación del conde de Lemos, una estrategia para ganar la guerra de Chile. Al mismo tiempo, es una obra literaria destinada a comunicar a un público amplio todo lo que ofrece esa guerra de maravilloso y patético. Contrariamente a lo que se ha dicho, no es por ello obra híbrida de género indefinible, sino una pieza de elocuencia persuasiva, construida con cuidado y escrita con elegancia. Sus fragmentos narrativos funcionan al modo de las narrationes que son parte, según los rétores, del discurso argumentativo, al tiempo que cobran un tinte épico. Al invocar el desengaño, González de Nájera se refiere, como los moralistas de signo estoico, a la conveniencia de destruir una ilusión. Sin embargo, para él, y en esto consiste la diametral diferencia, liberarse de esta ilusión no consiste en desprenderse de los falsos bienes de este mundo, sino en abandonar una estrategia equivocada para alcanzar un fin puramente mundano: el dominio de Chile por los españoles.

Desengaño y reparo de la guerra del reino de Chile est un écrit d'Alonso González de Nájera, soldat né à Cuenca, qui obtint par ses mérites la charge de mestre de camp. Ce mémoire qui propose au gouvernement de Philippe III une stratégie pour gagner la guerre du Chili est en même temps une œuvre littéraire destinée à communiquer au public tout ce que cette guerre renferme de « merveilleux » et de pathétique, empiétant sur le territoire des poètes, dont l'auteur critique pourtant la fausseté. Contrairement à l’idée reçue, ce n'est pas pour autant une œuvre au genre indéfinissable mais une pièce d’éloquence persuasive, construite et rédigée suivant les règles de l’art. Ses parties narratives fonctionnent comme ce que les maîtres de rhétorique appellent narrationes. En invoquant le desengaño, Nájera détourne, dans un sens machiavélien, une notion chère aux moralistes d'inspiration stoïcienne et, comme eux, il entend par là dénoncer une illusion répandue. Mais cette illusion ne consiste pas dans la croyance en la valeur des richesses et du pouvoir, mais dans les erreurs dont est entachée la politique chilienne par la faute des mauvaises habitudes, de la paresse intellectuelle, des intérêts à courte vue et surtout des idées fausses que répandent les poètes et certains esprits trop naïvement religieux.