2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1929-7017
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1488-0946
Ce document est lié à :
https://hdl.handle.net/20.500.13089/13s49
Ce document est lié à :
https://doi.org/10.4000/13s49
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Stevens Azima et al., « Ancrage institutionnel et politique des systèmes alimentaires alternatifs au Canada : une analyse par les référentiels agricoles de 2000 à 2021 », Éthique publique
Depuis plusieurs décennies, l’agriculture dans les pays industrialisés est marquée par la confrontation de deux grands paradigmes. À l’opposé du paradigme conventionnel qui prône une agriculture productiviste, longtemps soutenue par les gouvernements mais désormais critiquée pour son manque de durabilité, se déploie un paradigme alternatif, qui valorise l’autonomie, la coopération, le respect des limites naturelles, la relocalisation alimentaire et prône une agriculture multifonctionnelle. Cependant, la frontière est parfois floue entre le système alimentaire conventionnel et les systèmes alimentaires alternatifs (SAA) qui se réclament de ces différents paradigmes. En Amérique du Nord, ces systèmes alimentaires alternatifs bénéficient d’une reconnaissance politique croissante mais inégale. Nous adaptons le concept de référentiel de Pierre Muller pour repérer les valeurs et les normes agricoles qui traversent plus de deux cents lois en lien avec l’agriculture publiées dans les provinces canadiennes entre 2000 et 2021 et étudier la vision de l’agriculture revendiquée par 613 agriculteurs en circuits courts au Canada interrogés lors d’une enquête Web. Les résultats révèlent que dans les régions du Canada avec un référentiel de l’agriculture plutôt conventionnel, les agriculteurs en circuits courts revendiquent un référentiel plutôt alternatif (cas des agriculteurs en circuits courts dans les Prairies) ou relativement conventionnel (cas des provinces de l’Atlantique). Ils montrent aussi que c’est dans les situations d’alignement entre le référentiel des agriculteurs dans les SAA et celui de l’agriculture dans la région que la vente directe se développe mieux.