La faute à DEWEY. À propos de quelques contresens sur sa philosophie de l’éducation

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Lors de la crise de l’éducation des années 1960 aux États-Unis, des intellectuels comme Hannah Arendt mettent en cause la pensée éducative de John Dewey. On l’accuse ainsi d’encourager l’autonomisation du monde des enfants, de privilégier la démarche pédagogique aux dépens des contenus, de substituer le savoir-faire à l’apprendre. Ces accusations sont indéfiniment reprises par la critique anti-pédagogique qui sévit en France depuis les années 1980. Cet article tente ici de faire le partage entre la véritable pensée pédagogique de Dewey et les dérives de certains de ses disciples, dérives qu’il a lui-même condamnées, mais qui ont sans doute contribué à l’incompréhension de la philosophie pragmatiste de l’éducation. Il s’agira également de mettre en évidence les ressources critiques de la pensée de Dewey à l’égard d’un certain nombre de présupposés pédagogiques passés et présents qui se réclament pourtant du bon sens.

During the educational crisis of the 1960s in the United States, intellectuals like Hannah Arendt blame educational thought of John Dewey. He would promote chidren’s self gouverning, emphasize the pedagogical approach at the expense of content, substitute the know how to knowledge. The charges are indefinitely repeats by anti-pedagogical criticism raging in France since the 1980s. This article attempts here to make the difference between the real pedagogical thinking of Dewey and the drifts from some of his followers, drifts Dewey convicted himself. But these excesses have contributed to the misinterpretation of the pragmatist philosophy of education. It will also point out the critical resources of the thought of Dewey in respect of a number of past and present educational presuppositions, so called common sense.