2019
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https://doi.org/10.4000/rsa.3042
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Simona Tersigni, « Domestiquer le hasard ou légitimer le social par le biologique au rythme de la métrique staturale enfantine », Recherches sociologiques et anthropologiques
Avant que la figure de l’“enfant (sexuellement) interdit” et celle de l’“enfant des possibles” s’imposent dans les mobilisations ordinaires à l’égard de l’enfance, maints professionnels ont favorisé, entre la Belgique, la France et l’Italie, le développement de la mensuration de la taille (fin du XIXème et la première moitié du XXème siècles). La pratique de cette métrique corporelle dans différents champs professionnels liés à l’enfance tels que la statistique sociale, la criminologie, la pédiatrie et la psychiatrie ne renvoie pas aux mêmes enjeux ni objectifs. Dans une démarche de dénaturalisation du corps enfantin, cet article montre le maillage institutionnel qui prend place autour des enfants, face à l’obligation d’instruction faite à leurs parents. Il vise à repérer les traces des logiques d’exclusion qui ont été activées au sujet des catégories d’enfants toisés dans le cadre de la construction d’une enfance inadaptée en tant que problème public. Il montre ensuite la redéfinition des logiques scientifiques, médicales et politiques qui sont au cœur des enjeux de ces statistiques enfantines. C’est notamment en France qu’après 1945 émerge une fierté attachée à l’amélioration de la qualité de vie – dont l’augmentation de la taille serait la preuve de l’enfance ordinaire et de celle qui a fait l’expérience des déplacements internationaux.