Récit de vie ouvrière aixoise dans les années 1930

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Date

1983

Discipline
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  • Calames-20179151193214833
  • MMSH-PH-4133 [cote]
  • F3335 ; F3353 [ancienne cote]
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Gomila Corinne et al., « Récit de vie ouvrière aixoise dans les années 1930 », Archives de la recherche & Phonothèque MMSH dans Calames


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Résumé 0

L’informatrice est née à Aix-en-Provence ou elle a toujours vécu, rue Fermée, le 6 septembre 1912. En 1924, à 12 ans, elle travaille par alternance dans une confiserie saisonnière et dans une usine de pâtes alimentaires. Elle parle de la dureté des horaires, des conditions de travail difficiles. Elle était contrainte de se cacher lors du passage de l’inspecteur du travail. Elle travaille dans plusieurs usines, la plupart saisonnières. Elle croit cotiser pour la retraite mais s’est rendue compte plus tard que cela n’a pas fonctionné. De son passage dans une usine fabriquant des chapeaux lorsqu’elle a 14 ans (ou elle restera jusqu’en 1930), elle témoigne du travail dans les caves sans aération, de salaires très inférieurs à ceux des adultes, du travail aux pièces. Elle fait la description du rasage du chapeau ; les ouvrières se protégeaient des brûlures par des manchons de papier. Lorsqu’elles protestaient, les supérieurs leur proposait de partir. A ce sujet, elle parle du pouvoir de l’ouvrier de trouver du travail partout, du privilège de se trouver dans un pays comptant de nombreuses usines. Elle remarque qu’elle n’est jamais restée un jour sans travailler. Ayant un caractère fort, elle refuse parfois les conditions de travail (se fait renvoyée une fois), comme lorsqu’elle travaille aux fourneaux à confiture chez Liautard. Elle témoigne de sa solidarité avec les autres ouvrières (refusant de faire du zèle alors qu’elle est capable de “servir quatre fourneaux”). Malgré les conditions de travail difficiles, l’informatrice se souvient de ne s’être jamais plainte à ses parents et de sa fierté de travailler dans une usine. A l’âge de 17 ans, elle entre comme petite main dans un usine de lampe : son apprentissage est bref et difficile (interdite d’aller aux toilettes pour ne pas perdre de temps, interdite de chanter). Elle lutte contre un cadre abusif. On lui propose alors de se syndiquer mais elle refuse, estimant qu’elle peut se défendre seule. Alors qu’elle va voir le directeur, les autres tentent sans succès de former un syndicat, se rendent ensuite à la Bourse du Travail. L’informatrice raconte comment les ouvriers sont finalement tous renvoyés sauf elle. En 1936, elle dit regretter de n’avoir pu profiter des congés payés. Mariée en 1935, elle reprend la serrurerie de ses beaux-parents, la transforme en alimentation. Puis ils la vendent, son mari entre à l’E.D.F., mais, se syndiquant malgré l’engagement qu’il avait pris auprès du parent qui l’avait présenté, il est repéré et renvoyé, puis embauché à Marignane. En 1939, ils décident de faire un enfant. Elle décrit les scènes d’affolement lors des alertes aux bombardements à Aix-en-Provence. En 1940, elle et sa belle sœur accouchent dans des conditions rustiques. Elle aborde ensuite le rationnement et le ravitaillement, ses rapports avec l’occupant à travers un jeune soldat allemand. Elle évoque également le souvenir d’un pendu en haut du cours Mirabeau, et celui des femmes tondues qu’elle a tenté de défendre.

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