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Jean-Damien [https://orcid.org/0000-0002-0754-9130] Généro et al., « 1720 env.-1734. Corps et Communautés contre Lieux privilégiés, 8: Métiers contre tous Lieux et Particuliers privilégiés », Factums des métiers, ID : 10.34847/nkl.a3af864x
Jusqu'à la Révolution, et la suppression de la féodalité, les corporations se débattent contre des zones urbaines dites « privilégiées ». À l'abri de franchises seigneuriales, plusieurs couvents, hôpitaux, palais princiers, parfois des faubourgs entiers comme le faubourg Saint-Antoine, jouissent de droits policiers propres, lesquels, placés sous l'autorité d'un bailli, sont censés les extraire du regard exercé par la police royale ordinaire. Par la densification de leurs clôtures, par l'appel lancés à destination d'ouvriers et de commerçants libres, par l'érection même de communautés distinctes, ces lieux offrent une concurrence directe aux activités des corporations, et un échappatoire aux devoirs de la maîtrise, aux pouvoirs d'inspection qui pèsent sur le reste de la ville. Des secteurs de confection, de vente, voire d'importation, y prospèrent. Tout en faisant pression sur ces lieux, de manière violente et armée, les corporations développent alors un thème puissant qui est celui de l'unité de la puissance publique qui serait nécessaire à la ville. C'est pourquoi la monarchie elle-même soutient une partie de la répression effectuée contre les « lieux privilégiés », notamment par l'intermédiaire du lieutenant général de police dont les fonctions s'accroissent à la même période. Toutefois, le roi aura toujours à cœur de défendre, en plus de sa souveraineté, sa suzeraineté sur les espaces urbains. La pyramide féodale ne sera jamais abolie l'intérieur de Paris, et les corporations verront leurs monopoles toujours contrecarrés par les exemptions dont bénéficient les fameux « enclos ».