2017
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Annie Brisset, « Le Québec à la conquête de Shakespeare : traduction, théâtre et société », Equivalences, ID : 10.3406/equiv.2017.1516
Shakespeare est arrivé tardivement sur les scènes francophones du Québec. Relativement ignoré jusqu''après la Seconde Guerre mondiale, il commence à être traduit à la fin des années 1960. Il faut néanmoins attendre le tournant du XXIe siècle pour que Shakespeare soit enfin traduit et joué de façon régulière. La saison 1988-1989, ce qu’il est convenu d’appeler le “ printemps Shakespeare”, coïncide avec une période durant laquelle le champ théâtral québécois se transforme et conquiert son autonomie. En se mesurant à Shakespeare, à la richesse de ses procédés narratifs et stylistiques, auteurs et traducteurs contribuent à rétablir sur scène une langue littéraire longtemps écartée en faveur de la langue vernaculaire. En plus du contexte social et du champ théâtral, les exemples puisés chez les principaux traducteurs québécois de Shakespeare (J.-L. Roux, A. Maillet, M. Garneau et N. Chaurette) servent à éclairer les facteurs qui influencent la sélection et le traitement des mêmes oeuvres, comme la trajectoire personnelle du traducteur ou encore le public et le lieu des représentations. L’opposition entre traduction et adaptation est revisitée à la lumière des travaux récents sur les définitions et les pratiques de traduction.