Du développement de la correspondance (un) phonème-(plusieurs) graphèmes chez les enfants de 6 à 7 ans

Résumé Fr

En français, un même phonème peut être codé par plusieurs graphèmes (par exemple o, au, eau pour [o]). L’étude de la distribution de ces graphèmes dans les mots du français montre que la probabilité de trouver un graphème donné varie en fonction de la position (début | milieu | fin) du phonème dans le mot. Par exemple, le graphème o est beaucoup plus fréquent au milieu qu’en fin ou début de mots alors que le graphème eau n’apparaît guère qu’en fin de mot. Or, ces distributions ne peuvent être (et ne sont donc pas) enseignées précisément en raison de leur caractère probabiliste. Les enfants doivent les acquérir par «imprégnation» (= par exposition répétée et fréquente à un corpus et par extraction des régularités d’occurrences dans ce corpus). L’objectif de la présente recherche est d’étudier comment et quand s’effectue cette acquisition. Pour cela, on a dicté à des enfants de CP et CEI, à deux reprises au cours de la même année scolaire (février et avril), des mots (extraits des livres de lecture) et des non-mots, certains contenant le son [o], d’autres le son [s], en début, milieu ou fin de mots. On a étudié comment évoluait la diversification des réalisations graphémiques et la prise en compte des probabilités d’occurrence en fonction des positions dans les mots.